Je ne me souviens plus exactement du moment où j'ai décidé de partir. La fois où j'ai passé cette porte en disant au revoir à ma mère pour la dernière fois. Rien que pour la curiosité de voir à quoi ressemble cette menace dont nous sommes victimes. « Nous », habitants de cette île. Mais nous était-elle destinée particulièrement ou à tous les habitants de la Terre ? De ce fait, pourquoi avons-nous était choisis pour le « futur » ? Ne serait-ce pas le simple jeu d'échec d'un fou destiné à ce que le meilleur gagne ?
Les plus faibles sont destinés à mourir seuls. Les plus forts sont destinés à mourir dans l'oubli. Je ne crois pas à un échappatoire. Quand j'admire un arbre parmi des ruines, je me dis qu'il ne demande qu'à mourir. Il représente l'espoir dont nous n'avons pas besoin. Quand je vois tous ces passés mélancoliques et douloureux, je considère que ces personnes ont eus une seconde chance. Quand je vois mon passé et tous les moments où j'ai ris des petits plaisirs de la vie, on m'a condamné à finir seule.
Devons-nous s'enfermer dans sa propre cage et y mourir lentement ? Rencontrer des personnes pour les perdre de nouveau serait mille fois plus douloureux à l'heure actuelle. Vivre les instants de sa vie avec une personne chère est peut-être une fin heureuse. Mais si cette personne ferme les yeux avant vous, et que les vôtres ne veulent pas se fermer. Comment allez-vous vivre ce moment ?
Je contiens des milliards de fragments provenant du passé. J'en possède un du présent. Je ne veux aucun venant du futur. Après tout, je me fiche de ce qu'on va advenir. Il existe très peu de possibilités. Je veux encore rire comme je le faisais. Pourtant j'étouffe, au sens propre comme au sens figuré. Mon corps produit une chaleur supérieur à la moyenne et je me décompose littéralement. Mes yeux bleus doivent être cachés en permanence si je ne veux pas succomber de ce stupide don. Sommes nous formés à la menace qui nous pèse pour sauver le monde ou prédestinés à nous entre-tuer ?
Pourquoi j'ai fermé les yeux dans cette barque ? Je me pose sous cet arbre et j'entends le murmure des vagues. Ceux qui m'ont emmenés ici. En réalité, ce n'était que le vent. Je fredonne, puis je chante. Une chanson dans ma langue natale. Une chanson que je connais par coeur et qui me fait réfléchir quand j'ai du temps à perdre avant que cette île soit engloutis dans les ténèbres.
Dernière édition par Abby Lindley le Ven 28 Fév - 11:49, édité 1 fois
était comme un air de musique, quelque chose d'entêtant, une toupie qui tournait sans cesse, un bruit insupportable qui trottait dans ma tête. J'avais mal, je ne pouvais rien faire contre cela. Ni la cigarette qui me détendait habituellement, ni le joint que je venais de terminer ne parvenaient à m'enlever cette chose inexplicable dans mon esprit, et je souffrais, encore et encore. J'avais pensé, l'espace d'un instant, que je serais mieux ici, mais je suis bien pire. Je croyais qu'on aurait pu me sauver... Tu parle ! On m'a laissé là, sans aucun repère, sans aucune explication, et je devais me débrouiller. Seul. J'avais peur, même si je ne l'avouerais à personne, car j'imaginais que dans cet endroit, si on faisait l'erreur de montrer nos faiblesses, on ne tiendrait pas longtemps... Alors... Je tentais de me calmer, en regardant le ciel, dégagé, en sentant la légère brise caresser ma peau, en humant cette étrange odeur, indescriptible, qui se répandait dans l'air. Cet endroit semblait figé dans un temps inconnu. Les gens étaient prisonniers d'une horrible monotonie, ils agissaient comme s'ils n'étaient que de simples automates. Étais-je destiné à devenir comme cela moi aussi ? C'était fort probable, et ça m'faisait grave flipper... J'étais livré à moi même, moi, qui n'avais jamais réussi à faire quoique ce soit seule... Pourquoi ? Comment ? Aïe... Je n'en pouvais plus, je sentais que mon crâne allait exploser. Par où aller ? A droite ? A gauche ? Mon instinct, ou je ne sais quoi, me dictait d'aller tout droit, devant, pas derrière. Je ne m'arrêtais plus, je ne savais pas où j'allais, je laissais les jambes faire, les pauvres, elles devaient être aussi désorientées que mon esprit, et moi, je les laissais faire... Et si pour se venger, elles m'emmener dans un endroit inconnu... Non, elles ne feraient pas ça, elles n'étaient pas si mauvaises tout de même... Jambes... Je vous fais confiance, guidez-moi dans un endroit calme, tranquille...
Des ruines... Vous n'êtes pas sérieuses... J'étais tenté d'aller en arrière, ce genre d'endroit me faisait froid dans le dos... Comme si ces endroits dévastés avaient connus maintes et maintes fois la mort, comme si sur ce pilier, des gouttes de sang avaient été déversées par milliers. Le ciel avait changé de couleur... Passant d'un bleu d'une clarté phénoménale à un gris horrifique. Comme si des fantômes blanchâtres s'étaient collés dessus, car ce n'était qu'ainsi qu'ils pouvaient sentir le ciel, errant dans ces endroits, ne pouvant pas être en paix un jour... Cet endroit avait un côté effrayant oui, mais tellement fascinant à la fois... Disais-je ça car j'étais encore sous l'emprise de Marie Jane ? Peu importe. Je ne reculais pas... J'avançais, encore et encore. Pendant quelques minutes, de longues minutes durant lesquelles je me perdais dans mes pensées, et ni ces ruines, ni ce ciel menaçant ne me détournaient de mes pensées. A quoi pensais-je au final ? Je n'en savais trop rien... Comme s'il y avait eu un beug dans ma tête. Et elle recommençait... Cette musique, cette chose entêtante... Elle était revenue alors que je m'en étais débarrassé. Pourquoi ? Voudrais-tu enfin me laisser tranquille un peu ? J'avançais plus vite, je courrais, vers le bruit que j'entendais. Un arbre... Un grand arbre, qui semblait tout dominer ici. Était-ce lui ? Je me rapprochais...
Au pied d'un arbre, une jeune fille. Je me reculais d'un pas. C'était elle qui chantait, qui tentait de me rendre fou... Pourtant, elle n'avait pas l'air mauvaise... Je restais sur mes gardes, je n'avais pas confiance. Je n'étais même pas sûr qu'elle m'ai entendu, tant elle était plongée dans sa chanson. Elle ne semblait pas vouloir s'arrêter, et moi, ma tête me faisait souffrir. Pourtant... Si elle ne me voulait pas de mal, je ferais mieux de ne pas être méchant avec elle... Je décidais de m'asseoir à côté d'elle, de toutes façons, je ne pouvais pas rester debout, j'étais bien trop mal...
"Arrêtes... Tu me fais mal..."
▬ NIVEAU : 1 ▬ EXPÉRIENCE : 0/50 ▬ DON : Past. Ne me regardes pas dans les yeux quand je te parle. ▬ PIECES : 3 ▬ MESSAGES : 77
Abby Lindley
Sujet: Re: « Abandonner sa vie pour mourir seul(e). » #Abby&Sullivan Dim 26 Jan - 13:16
.Ombre d'un soir.
Ce n'était pas impossible qu'on entende mon chant. Allais-je rencontrer ceux qui viennent prier? Ou ceux qui se sont perdus? Que se soit l'esprit ou le physique, à notre arrivée nous étions tous perdus. Ma voix n'est pas un repère très fiable. Il ne conduit pas à la solution, juste à ma petite personne. Les paroles emportaient par le vent me fit apparaître une ombre au loin.
Un homme, grand et fin. On aurait cru qu'il avait des ailes noirs dans son dos tellement ces cheveux étaient sombres. Pourtant la lueur d'espoir presque éteinte dans ce bleu cassa l'image des ténèbres. Un cache-oeil rempli de souffrance. Je ne cherchai même pas à regarder son passé malgré l'absence de mes lunettes pour me protéger. Il vint s'asseoir à côté de moi avant que mon chant se tue à sa remarque.
"Arrêtes... Tu me fais mal..."
J'étais donc la cause de sa douleur. Peut-être à cause de la signification des paroles. Je ne lui ai rien fais, qu'il m'accuse. Cela m'agace. Pourtant... Il m'intrigue.
« Alors pourquoi tu viens près de moi pour augmenter ta souffrance? Ne souffres-tu déjà pas assez? »
Je le regardais en coin d'oeil, je fixais son cache-oeil. Je n'étais pas pressée de connaître son passé. Je me retirerais tous le plaisir. Je regarda alors ces cheveux, ils avaient l'air doux. Doucement ma main se porta vers eux, et je les caressai comme si je consolais un enfant. C'était étrange et je ne savais pas pourquoi j'avais fais ça. Mais la chaleur que je procurais à ces cheveux glacés me fit sourire. Je pouvais peut-être faire quelque chose dans ce monde. Autre que de s'entre-tuer, l'espoir était peut-être agréable au final. Si c'est nous qui l'apportons à une personne.
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Sujet: Re: « Abandonner sa vie pour mourir seul(e). » #Abby&Sullivan
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