Cet endroit et vraiment étrange, et ce n'est pas qu'une simple supposition. Ulysse entend les conversations des gens. Bien que lui ne peut pas parler pour des raisons de survie, c'est tout de même pas pour ça qu'il va arrêter d'écouter les gens parler autour de lui. Et bon sang si vous saviez de quoi ils parlent, tous ici. Qu'on serait du genre emprisonnés, dans une bonne merde, et que personne ne sortira d'ici vivant. Ha et que tout le monde a cette piqure au bras. Pendant un instant Ulysse pensait être un schizophrène qui se drogue. Surtout qu'après ça il trouva dans son sac un fruit rond qu'on nommait ça apparemment l'Auranj. Peut être que les gens d'ici sont dyslexiques mais ça s'écrirait pas "Orange" ? Enfin passons. Perdu comme à son habitude, et cherchant à trouver une ville dans cet endroit paumé, Ulysse quitta le château de la Cour d'un pas un peu pressé. Il ne savait pas trop où il allait, comme d'habitude. Il avait apprit ici à ne pas trop se poser de question, ni même réfléchir. C'est donc tout simplement qu'il alla s'asseoir sur un petit banc en chemin dans un endroit paisible et calme où le soleil brille et les oiseaux chantent, et les gens sont heureux. Enfin. Heureux. Les réels habitants de cet endroit, en plus d'être peu nombreux, semblaient sans vie et sans émotion. De quoi foutre un peu les boules. Mais Ulysse n'y prêta pas attention pour le moment et se concentra sur cette famille Auranj au gout si juteux. En fait il avait trop faim pour attendre, et se décida à la manger en oubliant les effets qu'elle pouvait avoir. Très pratique. Il posa délicatement son mouchoir en tissu, toujours dans son manteau noir, pas utilisé pour l'instant je rassure, et y déposa dessus le fruit. Il commença alors à l'éplucher et suça le jus qui restait sur son doigt. A cet instant il se sentit étrange, comme si quelque chose tournait dans sa tête. Il ne prêta pas trop d'attention et commença à gouter au fruit, semblable à l'orange qu'il pouvait trouver ailleurs. Et là. BAM.

▬ « WAWMONDIEUMAISCAALEGOUTDUFROM... » Il buta un instant sur ce qu'il venait de dire à une vitesse folle. « MAISPOURQUOIJEPARLEAUSSI VITE ? ETCESTVRAIMENTPASBONCEFRUITBEURK »

Tel un gamin à qui une abeille s'amuserait à voler au dessus de lui, il se mit à gigoter dans tout les sens et laissa tomber sur fruit à terre en se levant en même temps. Dansant sur place pour essayer d'enlever le gout affreux du fromage qu'il déteste tant, il se demanda si Dieu n'était pas un peu contre lui. Et comme si ça ne suffisait pas, il se retourna un instant et se bloqua lorsqu'il vit un homme, silencieux, le fixer longuement avec un regard qui ne trompe pas : L'Amour. Car Ulysse peut rendre amoureux tout ceux qui entende sa voix. La poisse.

▬ « Nonnemetouchezpasjeneveuxpasje... » « HAAA ! ♥ » « Noooooooon ! »

Et le voilà qui se mit à fuir, ses jambes à son cou, le vieillard qui n'avait qu'une seule idée en tête : lui sauter dessus. Non vraiment, ça ne devait pas être son jour.

Une île perdue au milieu de nul part. C'était super ! Je pense que j'aurais pris plus d'affaires si on m'avait donné plus de détails. Mais si on m'avait donné plus de détails, serais-je venue sur une île déserte ? Bien sûr que non ! Mais si je n'étais pas venue "ce danger" se serait abattu sur moi. Donc il fallait que je vienne. Sur une île déserte. Bien sûr. Et puis c'était quoi cette douleur au bras ? Et puis un bracelet vert. Un bracelet vert. Je ne mets jamais de bracelet. Puis pourquoi vert ? Comment ça je m'attarde sur les détails ?! Mais non, pas du tout, ça m'intrigue c'est tout, et puis...

▬ « Vous êtes bien arrivé à destination. » « Un jour, cette pancarte brûlera. Je l'espère. »

Il y aura un grand orage qui s’abattra sur l'île ! Les éclairs seront déchaînaient, ils tomberont de partout et ! la pancarte sera une de leurs victimes. Et pour éviter que j'en sois une moi aussi, je devais trouver un refuge. Je commençai à marche droit devant moi. Sur le chemin, je pris mon sac dans mes mains pour chercher à prend mon paquet de mikado qui -j'espérais- ne serait pas fondu. Alors que mes mains tâtaient le sac, elles tombèrent sur un objet inconnu. Je le sortis du sac. C'était une amulette. Comme je ne savais pas ce que cela faisait là, je la remis à l'intérieure pour sortir mon paquet de mikado. Quand je relevai la tête, un château se trouvait devant moi. Mon regard chercha quelqu'un à interroger et dès que j'eus trouvé ma cible, je partis la voir.

▬ « Excusez-moi, vous pourriez me di... » « Bonjour. » « Eh ! Laisse moi fi... » « Bonjour. »

... Ok, j'ai compris, ça servait à rien. Je soupirai. J'allais retenter mon coup quand ma tête commença à me tourner, et ma vision s'obscurcit une petite seconde. Quand je relevai la tête pour faire face à la personne que j'avais abordé, son visage était recouvert de papillons. Une goutte de sueur perla sur ma joue tandis que mes jambes reculaient doucement. Je fis demi-tour comme si de rien n'était pour en voir voler un peu partout. Je pris mes jambes à mon cou et parti rapidement de cet endroit.

Je courrai toujours quand je vis deux personnes devant moi courir aussi. Je me mis en tête de les rattraper pour je ne sais quelle raison. Je dépassai un vieillard qui coursait... une silhouette qui se trouvait déjà loin alors qu'elle était là il y a quelque seconde. Je n'avais pas de question précise à lui demander ou quoi que se soit, mais j'avais envie de l'arrêter dans sa course.

▬ « Eh ! Vous pourriez vous arrêtez s'il vous plait ! »

Il court il court le furet du bois joli. Mais il a une bonne raison, ça fait juste un bon moment qu'il se fait courser par un vieux qui a juste l'air en manque d'amour. Et c'est pas tout, voilà qu'une fille aux cheveux d'une couleur verte apparait juste à côté de lui, là comme ça, c'est normal, et qui lui demande de la façon la plus normal au monde : « Eh ! Vous pourriez vous arrêtez s'il vous plait ! » Mais bien évidemment. Ulysse s'arrêta d'un coup. Comme si il obéissait de suite aux ordres de cette inconnue. Et comme si il avait complétement oublié le vieux juste derrière qui en profita pour se jeter littéralement dessus. Ulysse pensa vraiment avoir entendu son cou craquer à ce moment là, prenant appui sur la fille pour ne pas être totalement renversé. C'était juste évidant que dans ses yeux la peur se lisait. Mais il ne pouvait pas parler, sinon cette fille se jetterais sur lui elle aussi. Il essaya alors par des gestes un peu maladroit avec ses mains, bousculant à côté le vieux qui restait collé à son dos des cœurs dans les yeux, de discuter avec elle :

▬ Doigt sur lèvre. Imite quelqu'un qui parle. Montre du doigt le vieux, elle et ce garçon au loin aux cheveux brun. Fait un cœur avec ses mains. Montre la piqure sur le bras.

Quand je parle, lui, toi, lui vous tombez amoureux de moi, et c'est mon don, as tu vu cette belle piqure. En espérant juste qu'elle est comprit. C'était la première à qui il disait ça, en dehors de ses camarades de chambre. Les personnes vivants sur cette île, et tout ceux arrivés de façon étrange comme lui, ne savent pas qu'il a ce pouvoir. Il reste muet et dans son coin le plus possible. Bien qu'à la base il ne soit pas quelqu'un de franchement solitaire.
Quoiqu'il en soit, il poussa à nouveau le vieux qui commençait déjà à le déshabiller. Oui, être déshabillé par un vieux devant une jeune fille ça la fout un peu mal. Et de par la suite, il prit par le bras la jeune fille en l'amenant un peu plus loin, laissant désespérément le vieux les regarder partir. Apparemment si il collait quelqu'un d'autre, les personnes sous l'emprise de son don s'arrêtait net et n'était plus amoureuse. Une bonne chose, mais ... Ha non. Voilà que le vieux revenait à la charge, furieux de voir son amour avec quelqu'un d'autre, la canne à la main.

▬ « COURS ! NONMERDENONzut. »

Et merde.

Je courrai, je courrai, et par un heureux miracle, je rattrapai enfin la silhouette qui se trouvait loin il n'y a pas longtemps. J'avais rejoint un jeune homme dans "la fleur de l'âge" contrairement à celui qui était derrière, toujours en train d'essayer de nous rattraper. Je lui avais demandé de s'arrêter sans aucune raison et il s'arrêta sans rien dire, brutalement. Le vieillard ne loupa pas l'occasion pour lui sauter dessus directement. Je ne comprenais pas. Il essaya de ne pas tomber en s'appuyant sur moi.

J'étais sûre de faire les gros yeux en ce moment même. Tout ce qui se passait sous mes yeux étaient bizarres. Bien sûr que si je ne lui avais pas demandé de s'arrêter alors que je n'avais pas de raison valable histoire de l'énerver un peu, je n'aurais jamais vu "ça". Le vieux était carrément collé à lui, les yeux pétillants d'amour. Ce qu'ils avaient fait ensemble ne me regardait pas, mais comment avaient-ils fait pour se rencontrer tous les deux ?! Par quels moyens ?! « Je. Ne. Comprends. Pas !!! » Alors que j’essayais de comprendre, il bouscula son poursuivant sur le côté et essaya de m'expliquer avec des signes. Était-il muet ?

J'observais attentivement ce qu'il faisait, je devais comprendre ! Il mit son doigt sur sa bouche. Devais-je éviter de parler ? Cela se confirmait avec le signe suivant. Puis il désigna le vieux, moi, puis quelqu'un aux cheveux bruns au loin. Il fit un cœur avec ses mains... Je n'étais pas sûre de comprendre cette partie. Puis il montra sa piqûre sur le bras. Tiens ! Il en avait une lui aussi.

... Je restais fixée sur cette piqûre pendant un long moment avant de me rendre compte que je n'avais toujours pas compris ce qu'il voulait me dire par là. Je pris donc mon sac pour chercher un stylo et une feuille. Bonne idée, vu que le vieux commençait à le déshabiller... Je n'avais vraiment pas envie de voir ça. J'enfouis ma tête dans mon sac pour me rendre compte que j'avais pris DEUX feuilles. Je relevais la tête en totale panique. Ces papillons... Ces papillons avaient tout prévu.

Le jeune pris mon bras et m'emmena loin de la personne âgée qui ne bougeait plus. Je ne cherchais pas à comprendre ce qu'il allait se passer ou quoi que ce soit, j'avais besoin d'un stylo pour que le muet puisse écrire ! Je dirigeais ma tête vers l'homme aux cheveux bruns et gueula bien fort:

▬ « EXCUSEZ-MOI ! VOUS AURIEZ DE QUOI ECRIRE ?! »

Je crus entendre quelqu'un parler en même temps que moi. Aurais-je rêvé ?