Vous allez devoir répondre à quelques questions qui composeront votre histoire.
Que faisiez-vous le jour où vous avez reçu votre première lettre ? Quelle a été votre réaction ?
Comme à son habitude, Aaron se tenait sur la rambarde de son balcon, la cigarette à la bouche, se demandant pourquoi certaines personnes vivaient alors que d'autre mouraient si facilement. Il vit le facteur avec les diverses factures et pubs qu'il recevait quotidiennement.
Il descendit, ramassa son courrier et s'assit à sa table, triant son courrier en face du portrait de Lynn qui, à ce moment, se trouvait sur ses épaules. Il sourit de mélancolie, il ferait n'importe quoi pour la revoir mais il pouvait pas, du moins pas encore mais il se jura qu'aux prochaines vacances, il irai la voir et lui expliquerait tout. Il rit, entendant déjà les cris de sa sœur et ses jurons à son égard.
Il jeta les pubs, les annonces, prit les factures et également une drôle de lettre qui attira son regard se demandant qui aurait bien put lui écrire, sachant que personne ne connaissait cette maison. Il commença à se méfier, son instinct de flic n'était évidement pas parti. Il jeta un vif coup d’œil par dessus la fenêtre, vérifiant qu'il était bien seul et pas surveillé. Il flippait sans doute trop mais on est jamais trop prudent avec cette société anarchique et cette population qui sombrait de plus en plus vite dans le chaos. Après un court instant d'hésitation il se rassit, ouvrit la lettre et la lut.
- "Quelle blague!"Aaron éclata de rire comme rarement, c'était quoi cette lettre? Une mauvaise blague?
- "On est pas le 1er Avril pourtant."
Il se contenta hausser les épaules, après tout, cela pouvait bien lancer quelque chose d'intéressant, quelque chose qui le sortirai de cette torpeur...Ou bien quelque chose qui allait lui être fatal. Une seconde lettre avec d'autre information arriva peu de temps après. Lasser de réfléchir, Aaron prit son manteau, les lettres dans la poche et parti, en direction de la barque Aer n°186, sans savoir l'avenir qu'allait lui offrir ces lettres. Tirant une dernière cigarette de son paquet, il s'enfonça dans la pénombres des ruelles étroites de New-York en direction du port.
Pourquoi être allé jusqu'à la barque Aer n°186 ?
Sans doute par pure curiosité. Aaron cherchait quelque chose qui pourrait enfin le faire sortir de chez lui et du monde de la criminalité, il n'a pas réellement hésité à foncer tête baissée sur le chemin menant à la barque Aer n°186. Puis, n'ayant rien de particulier à faire, pourquoi pas se laisser tenter par cette offre d'un nouvel avenir qui lui tend le bras?...
Quant à votre passé, y'a-t-il quelque chose que nous devrions savoir ?
- "Non, celle-ci non plus ne me plait pas."Cela faisait plus de dix ans qu'Aaron était à l'orphelinat. Ses parents avait été assassinés, sans doute pour un conflit d'intérêt ou encore de drogue ou que sais-je d'autre. Ils vivaient de la vente et de la contrebande, dans un monde sale et injuste. Un soir de Décembre, le jeune Aaron s'était retrouvé seul, sur le palier de sa maison, du sang sur les mains. Une vieille dame l'avait trouvé, tout près des corps de ses parents et l'avait emmené dans un orphelinat, après l'avoir laver, nettoyer et surtout, rassurer.
Il passa donc plus de dix années dans ce même orphelinat, cinq familles étaient venu pour adopter le jeune garçon mais aucune des familles ne lui avait plus. Certaines étaient riches, possédant plusieurs enfants mais rien, rien n'avait changé l'opinion d'Aaron sur ces familles. Il passa son temps à aider les plus jeunes dans l'orphelinat, les voyant arriver et les voyant partir avec leur nouvelle famille; les consolant d'être seul et les rassurant d'avoir de nouveau des parents.
Il restait souvent à l'écart, s'occupant avec tout ce qui pouvait lui passer par la tête. Il s'occupaient des autres, si un des plus petits étaient en train de pleurer ou si l'un d'eux avaient un problème par exemple. Pour les enfants de l'orphelinat, il était comme un grand-frère, rôle qui lui tenait à cœur. Il avait toujours rêvé d'un petit frère ou d'une petite sœur qu'il pourrait protéger de lui-même, comme il n'avait put le faire avec ses parents. C'était sans doute son rêve le plus important pour lui, plus important que de trouver des parents. Il faisait tout pour aider la vieille dame qui l'avait trouvé, il l'aidait pour la cuisine, les tâches ménagères et même soigner les autres membres de l'orphelinat mais Aaron ne s'était attaché à personne plus particulièrement qu'aux autres. Certes, il aimait tout le monde mais il voulait trouver quelqu'un qui changerait sa vie, qui exaucerai son vœux d'être un vrai grand frère.
Un jour, alors qu'Aaron était en train de dessiner, la vieille dame avait ramené une petite fille, beaucoup plus jeune que lui. Cette fillette avait attiré son attention; non pas qu'elle possédait des cheveux d'argent mais son regard trahissait sa solitude et son mal-être alors que son visage paraissait neutre. Cette petite figure de poupée avait touché le cœur d'Aaron. Au début, ils ne s'adressaient que des mots, quelques regards qui s'intensifièrent au fil du temps. Plusieurs jours plus tard, ils commencèrent à vraiment se parler, à passer tout leur temps ensemble: Aaron était fasciné par cette fille. Elle s'appelait Lynn, un prénom anglo-saxon, comme le sien. Il était comblé, il avait enfin trouvé celle qui voulait protéger, celle qui voulait pour petite sœur. Malgré leur douze années de différence d'âge, ils arrivaient à s’apprécier le mieux du monde.
La famille Dawkins arriva un jour, avec l'intention d'adopter une petite fille. Après plusieurs minutes, ils avaient décidé d'adopter Lynn mais celle-ci ne voulait pas partir sans Aaron. Elle avait fait l'un de ses caprices habituels, s'accrochant au bras d'Aaron et hurlant son prénom, incitant la famille Dawkins à la pitié. Ils avaient finalement cédé et avait également adopté Aaron.
Ce fut comme ça qu'Aaron et Lynn devinrent frère et sœur.
[...]
- "Aaron, tu peux rentrer, tu as bien travaillé aujourd'hui."Aaron avait vingt-trois ans lorsqu'il s'engagea dans la brigade criminelle de New-York. Il avait toujours aimé la justice et voulait également empêcher que d'autres parents ne meurent, laissant leur enfant comme lui.
Il avait vite quitté la demeure des Dawkins, s'installant dans un appartement en banlieue, toujours à New-York, là où il avait passé la quasi totalité de sa vie. Il avait également commencé à fumer, quotidiennement. C'était la seule occupation qui ne le fatiguait pas plus que son boulot ou ses cours d'arts-martiaux. Lynn était mécontente de son départ alors, dès que l'occasion se présentait, elle restait avec Aaron, lors des week-ends, des vacances et parfois les jours fériés où Aaron rentrait chez les Dawkins. Il les considérait comme ses vrais parents, ils avaient été aimant avec eux et il en était totalement reconnaissant. Rien n'aurait put perturbé sa vie, avant cet événement qui changea tout dans son train-train quotidien.
Quelques années plus tard, Aaron était sur une mission avec son partenaire qu'il connaissait depuis leur entrée dans les forces de police. Ce jour-là aurait dut être une arrestation banale, des trafiquants de drogues comme très souvent mais non, le Ciel en avait décidé autrement. Son partenaire se fit tuer, à sa place en le sauvant d'une rafale de balles provenant d'un automatique. Aaron avait été bouleversé, complètement fou et avait vidé son chargeur sur les agresseurs, incontrôlable.
Il était rentré chez lui, dans sa résidence secondaire méconnue de tous et n'avait plus jamais posé le pied dehors. A quoi bon être protéger si on ne peut protéger quelqu'un à son tour? C'était la pensée qui hantait Aaron, une pensée accompagnée de celle de sa petite sœur. Elle lui manquait, horriblement.
Elle devait être presque adulte et cela faisait plus d'un an qu'ils ne s'étaient pas revus. Mais il n'y pouvait rien, il ne voulait pas qu'elle sache à quel point il été faible, à quel point son grand frère n'avait put sauvé son ami. Il se contenta des photos, vidéos que les Dawkins lui avait donné d'eux pour ne pas oublié ses parents et surtout, sa petite sœur. Il s'isola du monde, attendant quelque chose qui pourrait le sortir de sa torpeur, ce qui arriva, peut de temps après.
Connaissez-vous votre don ? Si oui, comment s'est déroulé votre première utilisation + comment le maîtrisez-vous ?
Oui, notre ancien flic est conscient de l'existence de son don. Peu de temps après son arrivée, sa boîte crânienne lui faisait mal, plus particulièrement dans la partie cognitive inférieure, appelée "Mémoire Sélective". Sans doute car il s'était cogné la tête pensait-il.
Il vit, au plus grand des hasard un animal passait par là qui le fixait pour il ne sait qu'elle raison. Une immense envie de savoir ce que l'animal pensait l'avait alors l'envahit, aussi bizarre que ça lui paraissait et ce fut à ce moment précis qu'une sorte de pellicule photo apparut dans son esprit, le faisant visionner le passé du dit animal, plus particulièrement le moment du premier vrai repas de celui-ci.
Aaron s'assit, hébété et complètement déboussolé par ce qu'il venait de faire et voir. Venait-il tout juste de regarder un événement du passé de l'animal juste parce qu'il en avait envie? Sûrement mais ceci lui paraissait impossible, aucun être humain normal ne pourrait le faire!
L'étrange douleur se dissipa rapidement, il put se relever mais n'oser plus regarder personne. Il ne voulait pas recommencer cette expérience mais au fond de lui, il savait que si il l'avait, c'était pour s'en servir dans un avenir proche. Il fixa son bras, qui n'avait cesser de lui faire mal et vit un petit point rouge ressortir de sous sa peau. Pour l'ancien flic, il était évident que tout ceci était lié.
Il semblerait donc qu'Aaron possède à présent un pouvoir, qu'il ne commence qu'à peine à comprendre et qui lui prendra du temps à maîtriser complètement.
Que pensez-vous de l'île ? Quel est votre état d'esprit à l'heure actuelle ? Que craignez-vous ?
En elle même, si on oublie les circonstances dans lesquelles il se trouve, Aaron la trouve plutôt attrayante, bondée de végétation de toutes sortes, la chaleur régnante n'était pas pesante, elle était plutôt relaxante lorsqu'on se trouvait sur les plages de sable fin. Cela aurait put être une île paradisiaque mais Aaron n'avait pas toute cette fantaisie à l'esprit. Il était seul, sans échappatoire, s'inquiétant de ne pas pouvoir tenir sa promesse envers Lynn, s'inquiétant de ne plus pouvoir rentrer et de devoir passer le restant de sa vie misérable ici. Il craint surtout de mourir de faim, il préfèrerait mourir comme un homme, en se battant que de crever à cause de son estomac. Il ne change néanmoins pas d'état d'esprit, cela ne sert à rien.
Pour lui, peu importe les circonstances, peu importe si il a démissionné, un flic restera un flic, avec tout ce qui le constitue, avec ses peurs, ses craintes mais aussi son intelligence, son instinct de survie et..Son stupide sac à dos.